Le British Blues : Une Richesse Inouïe à Découvrir Album par Album
L'arrivée du blues en Grande-Bretagne est une histoire fascinante qui se déroule principalement après la Seconde Guerre mondiale, avec une accélération notable à partir des années 1950. Avant cette période, le blues américain n'était pas totalement inconnu, mais il restait une musique de niche, écoutée par une poignée de passionnés et de collectionneurs de disques.
● Voici les facteurs clés de son émergence :
▪︎ L'influence cruciale des disques importés : Ce fut le facteur le plus déterminant. Des collectionneurs, des marins, et même des G.I.'s américains stationnés en Angleterre rapportaient des 78 et 33 tours de blues. Souvent introuvables sur le marché britannique, ces disques sont devenus de véritables matériaux d'étude pour de jeunes musiciens anglais avides de nouvelles sonorités. Des labels comme Pye et Decca ont ensuite commencé à en importer et à en distribuer certains.
▪︎ Le rôle de passerelle du skiffle : Avant que le blues ne prenne son véritable essor, le skiffle a joué un rôle essentiel. Très populaire en Angleterre dans les années 1950, cette musique joyeuse et accessible mélangeait jazz, folk et blues. Des figures comme Lonnie Donegan ont inspiré des milliers de jeunes à prendre une guitare. Bien que plus léger, le skiffle a familiarisé ces jeunes avec des structures et des thèmes musicaux du folk américain, les préparant ainsi à l'écoute d'un blues plus "pur".
▪︎ Les visites marquantes de musiciens américains : Bien que moins fréquentes qu'ultérieurement, les tournées d'artistes de blues américains ont été significatives. Des légendes comme Muddy Waters ont donné des concerts qui ont souvent agi comme de véritables chocs culturels et musicaux. Lors de sa tournée légendaire en 1958, Muddy Waters a déconcerté le public avec son blues électrique, loin du jazz plus policé que les Britanniques connaissaient, et a ouvert les yeux et les oreilles de nombreux futurs bluesmen.
▪︎ L'accueil dans les clubs de jazz et de folk : Le blues a d'abord trouvé un refuge dans les clubs de jazz et de folk existants. C'est dans ces lieux que les premiers groupes anglais ont commencé à l'interpréter et à l'expérimenter. Le Marquee Club à Londres, par exemple, fut un lieu emblématique des débuts de cette scène.
▪︎ La passion d'une poignée de puristes : Des figures comme Alexis Korner et Cyril Davies sont essentielles. Ils furent parmi les premiers à s'immerger profondément dans le blues et à vouloir jouer cette musique telle quelle, sans la diluer. Ils ont formé des groupes comme Blues Incorporated, considéré comme le berceau du British Blues. De nombreux futurs grands noms de la scène y ont fait leurs gammes ou ont assisté à leurs concerts.
L'explosion du British Blues dans les années 1960 repose sur une combinaison de facteurs : l'accès aux disques américains, le rôle préparatoire du skiffle, les tournées d'artistes majeurs, l'existence de lieux de diffusion et, surtout, la passion d'une poignée de musiciens dévoués qui ont posé les fondations de ce mouvement.
Alors que les musiciens américains, souvent issus d'une culture et d'une histoire directement liées au blues (spirituals, chants de travail, etc.), jouaient cette musique avec une authenticité et une profondeur profondément ancrées dans leur vécu, leurs homologues britanniques ont abordé le genre d'une manière radicalement différente.
Pour ces jeunes Anglais, le blues était une découverte, un son exotique et puissant venu d'outre-Atlantique. Ils l'ont étudié avec une passion quasi académique, écoutant et réécoutant les disques, tentant de décortiquer les riffs de guitare, les phrasés de l'harmonica et les structures des morceaux. Ce n'était pas leur musique quotidienne, mais une forme d'art qu'ils admiraient et aspiraient à maîtriser.
C'est précisément parce qu'ils n'avaient pas le même vécu que l'ingéniosité est entrée en jeu. Ils ont dû s'approprier le blues et le faire "leur", ce qui a donné naissance à de nouvelles caractéristiques :
▪︎ L'énergie du rock 'n' roll : Beaucoup de ces musiciens avaient grandi avec l'énergie du rock 'n' roll. Ils ont donc naturellement insufflé cette puissance sonore dans le blues. Le son est devenu plus fort, plus dynamique, avec une prédominance de la guitare électrique mise en avant de manière plus agressive.
▪︎ Des influences plus larges : L'écosystème musical britannique était très riche. Au-delà du blues, ils étaient exposés au R&B, au jazz, et à la pop. Cette diversité a nourri leur interprétation du blues, le teintant de sonorités et d'approches qui ne se trouvaient pas toujours dans le blues américain d'origine.
▪︎ La virtuosité technique : Certains musiciens britanniques ont développé une approche très technique de la guitare. Ils ont exploré de nouvelles façons de jouer des solos, d'utiliser la distorsion et les amplificateurs pour créer un son plus puissant et distinctif, repoussant ainsi les limites de l'instrument dans le cadre du blues.
▪︎ Une audace libérée des conventions : N'ayant pas les mêmes "règles" ou traditions que les bluesmen américains, les musiciens britanniques n'étaient pas limités par les conventions. Cette liberté leur a permis d'expérimenter et de prendre des risques, donnant naissance à un son plus brut, plus électrique et parfois plus agressif.
Le résultat fut un blues qui, tout en restant fidèle à ses racines structurelles et émotionnelles, a pris une direction distincte avec une identité sonore propre. Loin d'être une simple copie, cette réinterprétation audacieuse allait, par un étonnant retour des choses, influencer à son tour les musiciens américains et le développement du rock mondial.
Puisque nous avons évoqué l'arrivée du blues en Angleterre et la manière dont les musiciens se le sont approprié, nous vous proposons de plonger dans les disques qui, selon nous, symbolisent le British Blues.
● Les figures fondatrices : Alexis Korner et Cyril Davies
Alexis Korner et Cyril Davies sont souvent considérés comme les pères fondateurs du British Blues. Ils ne furent pas seulement des musiciens, mais de véritables catalyseurs et mentors pour toute une génération de jeunes artistes qui allaient devenir des superstars.
▪︎ Alexis Korner, le "parrain" : C'était un musicien, un animateur radio, et un infatigable promoteur du blues. Sa collection de disques impressionnante et sa connaissance encyclopédique du blues américain en faisaient un véritable savant. Bien qu'il ne soit pas l'instrumentiste le plus virtuose, son rôle capital fut de rassembler, d'inspirer et d'offrir une plateforme aux musiciens, ouvrant ainsi la voie à l'explosion du genre.
▪︎ Cyril Davies, le "puriste" de l'harmonica : À l'inverse de Korner, Davies était un instrumentiste puissant et passionné, particulièrement à l'harmonica. Il était plus axé sur un blues pur, brut, inspiré directement des maîtres du Delta et du Chicago blues. Sa rigueur et son engagement pour l'authenticité ont influencé de nombreux jeunes instrumentistes. Son énergie brute contrastait avec l'approche plus "intellectuelle" de Korner, mais les deux étaient parfaitement complémentaires.
▪︎ Blues Incorporated et l'album fondateur
Ensemble, ils formèrent Blues Incorporated en 1962. Loin d'être un simple groupe, il s'agissait d'un collectif en constante évolution, un véritable laboratoire où les futurs grands noms du British Blues firent leurs débuts ou vinrent improviser. C'était une sorte d'université du blues, un lieu d'apprentissage, d'échange et d'inspiration.
L'album "R&B from the Marquee" (1962) n'est pas qu'un simple disque, c'est un document historique essentiel de cette période fondatrice.
▪︎ Le Contexte : Enregistré en public au légendaire Marquee Club de Londres, cet album immortalise le lieu devenu le point de ralliement de la scène blues et R&B émergente. C'est là que tout se passait : les jam sessions, les découvertes, les rencontres.
● Son importance :
▪︎ Une œuvre pionnière : Il s'agit du tout premier album de blues britannique enregistré en public.
▪︎ La vitrine d'un son naissant : Il capture l'énergie brute et l'excitation des performances live de Blues Incorporated. On y entend le mélange de blues traditionnel et de R&B, teinté de cette nouvelle énergie britannique.
▪︎ Un incubateur de talents : Bien que les noms les plus célèbres n'y figurent pas encore en tant que membres établis, l'album a servi de référence et d'inspiration pour beaucoup, montrant ce qui était possible.
▪︎ Le son d'une révolution : Écouter cet album, c'est presque ressentir l'effervescence d'une époque où une musique nouvelle et authentique, loin des conventions dominantes, commençait à captiver une jeunesse avide de changement.
En somme, "R&B from the Marquee" n'est pas forcément l'album le plus virtuose du British Blues à venir, mais il est capital car il marque le point de départ public et enregistré de ce mouvement. Il est, en quelque sorte, l'acte de naissance du son British Blues.
● Graham Bond Organisation : l'avant-garde du British Blues
Le groupe Graham Bond Organisation est absolument crucial pour comprendre l'évolution du British Blues et, plus largement, du rock britannique.
Si Alexis Korner et Cyril Davies sont les "pères fondateurs" qui ont introduit le blues en Angleterre, la Graham Bond Organisation a été l'un des premiers groupes à le pousser dans des directions nouvelles et audacieuses. Ils ont forgé un son qui allait directement influencer le jazz-rock et le rock progressif, tout en restant ancré dans le blues et le R&B.
▪︎ L'importance du groupe
Le son unique de Graham Bond. Graham Bond lui-même était un musicien exceptionnel. Initialement saxophoniste de jazz, il a introduit cet instrument dans un contexte blues et R&B, ce qui était assez novateur. C'est cependant son utilisation de l'orgue Hammond qui est devenue sa marque de fabrique. Il a été l'un des pionniers à utiliser cet instrument avec une intensité et une agressivité rarement entendues à l'époque, lui donnant un son puissant et distinctif. On dit même qu'il a "splitté" l'orgue pour le rendre plus portable sur scène et a également expérimenté le Mellotron.
▪︎ Un "super-groupe" avant l'heure : Le GBO était un véritable vivier de talents, réunissant des musiciens qui allaient devenir des légendes du rock. La formation classique incluait des noms notables :
- Jack Bruce (basse, chant)
- Ginger Baker (batterie)
- Dick Heckstall-Smith (saxophone)
▪︎ John McLaughlin (guitare), pour une courte période : La collaboration entre Bond, Bruce et Baker fut particulièrement marquante, puisque Bruce et Baker ont ensuite formé Cream avec Eric Clapton, un groupe qui a changé la face du rock. Le GBO fut leur terrain de jeu et leur école, où ils ont développé leur virtuosité et leur cohésion rythmique.
▪︎ L'agressivité et la virtuosité : Le groupe était réputé pour ses performances scéniques intenses. Ils jouaient un R&B et un blues électrifiés, avec une forte dose d'improvisation héritée du jazz. Leur musique, complexe et énergique, mettait en avant la virtuosité individuelle de chaque membre. Comme le souligne une source, ils ont véritablement "fixé le ton pour le joueur virtuose dans la musique rock".
▪︎ Influence sur le blues-rock et au-delà : En combinant le blues, le R&B et le jazz avec une puissance rock, la Graham Bond Organisation a posé les jalons pour de nombreux groupes à venir. Ils ont montré que le blues pouvait être étiré, complexifié et rendu plus percutant, sans forcément s'appuyer sur le modèle traditionnel du guitar-hero (Bond étant claviériste et saxophoniste, ce qui était une originalité en soi).
▪︎ L'album clé : "The Sound of '65" (1965)
Si nous devions choisir un album pour illustrer l'importance de la Graham Bond Organisation, ce serait sans aucun doute "The Sound of '65".
▪︎ Pourquoi il est important : C'est le premier album studio majeur du groupe et il capture parfaitement son énergie et sa direction musicale à son apogée. On y entend la puissance de l'orgue Hammond de Bond, le groove incomparable de la section rythmique Bruce/Baker et les improvisations de sax de Heckstall-Smith. Des morceaux comme "Hoochie Coochie Man" (revisité à leur manière), "Wade in the Water" ou "Train Time" (qui sera repris par Cream) sont des exemples éloquents de leur son. L'album est un mélange de reprises de classiques, mais interprétées avec une audace et une intensité qui leur sont propres. Il démontre leur capacité à transformer des standards en quelque chose de nouveau et d'excitant.
La Graham Bond Organisation n'a peut-être pas eu le succès commercial de groupes comme les Rolling Stones ou Cream, mais son impact sur la scène musicale britannique et sur la carrière de ses membres est colossal. C'était un groupe "de musiciens pour les musiciens", très respecté par leurs pairs et qui a pavé la voie à de futures explorations musicales.
● John Mayall & The Bluesbreakers : le laboratoire du British Blues
John Mayall est l'une des figures les plus importantes du British Blues, et ses deux albums avec les Bluesbreakers sont des jalons incontournables. Ils illustrent sa capacité à être un véritable incubateur de talents, offrant à des guitaristes de génie l'occasion de laisser leur empreinte unique.
▪︎ "Blues Breakers with Eric Clapton" (1966)
Cet album, souvent surnommé le "Beano Album" en raison de la bande dessinée que lit Eric Clapton sur la pochette, est bien plus qu'un simple disque de blues : c'est un manifeste. Il a littéralement défini le son du British Blues à un moment clé de son histoire.
On y trouve un blues électrique, pur et incandescent, directement inspiré du Chicago blues. La guitare d'Eric Clapton y est explosive et pleine de feeling, prouvant qu'un jeune Anglais pouvait rivaliser avec les maîtres américains. L'interaction entre la voix et l'harmonica de Mayall et les solos brûlants de Clapton est d'une pure magie. C'est ce disque qui a propulsé Clapton au rang de star et a inspiré des milliers de guitaristes à travers le monde.
● "A Hard Road" (1967)
Un an après le succès du "Beano Album", Mayall, toujours à la pointe du genre, poursuit son exploration du blues. Pour cet album, c'est un autre guitariste de génie, Peter Green, qui prend la relève d'Eric Clapton.
"A Hard Road" présente un son peut-être plus mélancolique et nuancé que son prédécesseur. Peter Green y déploie un style unique, reconnaissable entre mille, avec un vibrato expressif et une capacité à insuffler une émotion profonde à chaque note. C'est un blues plus subtil par moments, mais non moins puissant. Des titres comme "The Supernatural" ou "Another kinda love" sont des exemples parfaits de la magie de Green et de la capacité de Mayall à dénicher et à mettre en valeur des talents exceptionnels.
Ces deux albums montrent bien comment John Mayall a su maintenir un niveau d'excellence constant, en étant à la fois le chef d'orchestre et le catalyseur de la scène.
● Peter Green et la genèse de Fleetwood Mac
Après son passage chez John Mayall, où il a déjà révélé l'étendue de son génie, Peter Green a fondé son propre groupe. Les deux premiers albums de cette formation, aujourd'hui des pierres angulaires du British Blues, sont un témoignage de son rôle capital dans l'histoire de la musique.
Il est essentiel de comprendre que le Fleetwood Mac de cette époque est très différent de celui qui deviendra mondialement célèbre avec des albums comme "Rumours" dans les années 70. La période Green est celle d'un blues pur, profond, teinté d'une mélancolie et d'une inventivité uniques.
▪︎ Les albums fondateurs
▪︎ "Peter Green's Fleetwood Mac" (1968) - L'album de la consécration
Ce tout premier opus a immédiatement établi Fleetwood Mac comme une force majeure du British Blues. Contre toute attente, il a connu un succès commercial retentissant, atteignant la quatrième place des charts britanniques.
L'album est brut, direct, enregistré avec une énergie live palpable. Il est dominé par le jeu de guitare exceptionnel de Peter Green, qui y déploie sa capacité à créer des mélodies obsédantes et des solos chargés d'émotion. L'album mélange des reprises de classiques du blues comme "Shake Your Moneymaker" ou "Hellhound on My Trail" avec des compositions originales de Green et de Jeremy Spencer, l'autre guitariste du groupe, un formidable adepte du slide. L'ambiance générale, sombre et intense, a su séduire le public par son authenticité.
▪︎ "Mr. Wonderful" (1968) - La consolidation du son
Sorti la même année, le deuxième album du groupe consolide leur son blues. Il est enregistré avec une approche similaire, cherchant à capturer l'ambiance d'une performance live en studio. C'est sur cet album qu'apparaît pour la première fois Christine Perfect (future Christine McVie) en tant que musicienne invitée au piano, ajoutant une couche supplémentaire de richesse harmonique et rythmique.
On y retrouve la puissance des guitares de Green et Spencer, avec un accent sur le côté"jam session". Des titres comme "Stop Messin' Round" ou "Love That Burns" (une autre composition poignante de Green) illustrent la virtuosité et le feeling du groupe. Cet album démontre leur dévotion continue au blues tout en laissant entrevoir la profondeur de leur otalent en écriture.
Ces deux albums sont des témoignages incroyables du génie de Peter Green et de la période la plus purement blues de Fleetwood Mac. Ils ont prouvé que le British Blues pouvait être à la fois fidèle à ses racines et doté d'une personnalité propre, capable de toucher un large public. Le son unique de la guitare de Green, avec son sustain et son vibrato si expressifs, est le cœur vibrant de ces enregistrements.
● The Yardbirds : l'éclosion du rock britannique
Groupe incontournable, The Yardbirds a laissé une empreinte indélébile sur la scène musicale anglaise du début des années 60. Bien plus qu'un simple groupe de blues-rock, ils furent un véritable laboratoire d'expérimentation, un creuset de talents et un lien essentiel entre le blues, le psychédélisme naissant et ce qui allait devenir le hard rock.
▪︎ Pourquoi leur héritage est-il si marquant ?
▪︎ Un incubateur de guitar heroes : C'est sans doute ce qui les rend les plus célèbres aujourd'hui. Le groupe a eu la particularité extraordinaire de voir défiler trois des guitaristes les plus influents de l'histoire du rock en l'espace de quelques années :
▪︎ Eric Clapton : Le premier a cimenté leur réputation de groupe de blues puriste, mais son départ a ouvert la porte à l'expérimentation.
▪︎ Jeff Beck : Son arrivée a fait basculer le groupe vers un son plus expérimental, avec des effets de fuzz, des distorsions et une audace sonore inégalée pour l'époque. Il a introduit des techniques de guitare révolutionnaires.
▪︎ Jimmy Page : Initialement bassiste ou second guitariste, il a fini par prendre les rênes après le départ de Beck, conduisant le groupe vers des territoires encore plus lourds et créant ainsi un pont direct avec son futur projet, Led Zeppelin.
▪︎ L'expérimentation sonore : The Yardbirds n'ont jamais eu peur de repousser les limites. Ils ont pris le blues et le R&B comme point de départ, mais y ont injecté des éléments de :
> Psychédélisme : Avec des paroles énigmatiques, des structures de chansons non conventionnelles et des effets sonores innovants (notamment le feedback et la distorsion), ils ont contribué à définir le son psychédélique.
> Improvisation et jamming : Leurs performances live étaient légendaires pour leurs longues improvisations, notamment la fameuse section "rave-up" où le tempo et l'intensité montaient en flèche.
> Le pont entre blues, pop et hard rock : Ils ont démontré comment le blues pouvait être modernisé et électrifié pour plaire à un public plus jeune et plus large, tout en gardant une âme authentique. Leurs expérimentations ont directement influencé le développement du rock lourd et du hard rock. Sans les Yardbirds, l'évolution de la guitare électrique et de la musique rock n'aurait certainement pas été la même.
> Des tubes innovants : Au-delà de leur virtuosité instrumentale, ils ont sorti des singles très innovants qui ont marqué les charts et l'histoire de la musique, fusionnant l'agressivité du blues-rock avec une certaine sensibilité pop.
▪︎ L'album clé : "Roger the Engineer" (1966)
Pour capturer cette essence et leur influence, l'album le plus pertinent est sans doute The Yardbirds - "Roger the Engineer" (connu sous le titre "Over Under Sideways Down" aux États-Unis).
▪︎ Pourquoi il est important : C'est le seul album studio où Jeff Beck est le seul guitariste solo, et il y est à l'apogée de sa créativité. L'album est un mélange audacieux de blues, de R&B et d'expérimentations psychédéliques. Les chansons sont innovantes, avec des structures complexes, des paroles évocatrices et, bien sûr, le jeu de guitare révolutionnaire de Beck.
C'est un chef-d'œuvre qui montre à quel point les Yardbirds étaient en avance sur leur temps, posant les jalons de ce qui allait suivre dans le rock. Des morceaux comme "Lost Woman", "Over Under Sideways Down" ou "Hot House of Omagarashid" sont des exemples frappants de leur génie.
Cet album est une preuve éclatante de leur audace et de leur rôle de pionniers
● Cream : le premier "supergroupe" de l'histoire
Revoilà Eric Clapton, mais cette fois-ci dans un rôle encore plus prépondérant, au sein du légendaire Cream. Ce groupe marque un tournant absolu dans l'histoire du British Blues, le propulsant vers le rock et le hard rock.
▪︎ Cream n'est pas un groupe comme les autres : il est le premier "supergroupe" de l'histoire, un terme créé spécialement pour l'occasion. Il réunissait trois musiciens déjà célèbres et respectés par leurs pairs :
- Eric Clapton, à la guitare, issu des Yardbirds et des Bluesbreakers.
- Jack Bruce, à la basse et au chant, venu de la Graham Bond Organisation et de Manfred Mann.
- Ginger Baker, à la batterie, également de la Graham Bond Organisation.
Leur réunion a créé une synergie explosive, mêlant une virtuosité instrumentale raremen tégalée à l'époque et une approche du blues teintée de psychédélisme et de jazz.
▪︎ "Fresh Cream" (1966) : la déflagration
Cet album a présenté au monde ce "power trio" unique. "Fresh Cream" est une véritable déflagration. Il prend le blues traditionnel et le projette dans une nouvelle dimension : plus forte, plus électrique et plus complexe.
L'album est un mélange intelligent de reprises de standards du blues (comme "Spoonful" de Willie Dixon ou "I'm So Glad" de Skip James) et de compositions originales qui commencent à explorer des sonorités psychédéliques. On y trouve l'alchimie unique du groupe :
- Le jeu de guitare d'Eric Clapton y est déjà iconique, puissant, expressif, avec une utilisation de la distorsion et du feedback alors révolutionnaire.
- La basse de Jack Bruce est loin d'être un simple instrument d'accompagnement. Elle est mélodique, agile, et se comporte presque comme un second instrument soliste.
- La batterie de Ginger Baker est complexe, jazzy et d'une force incroyable.
"Fresh Cream" a montré comment le British Blues pouvait devenir une musique de stade, avec une intensité et une virtuosité qui préfiguraient le hard rock. Il a inspiré d'innombrables groupes et a prouvé qu'un trio pouvait créer un son monumental. Les improvisations qui deviendront la marque de fabrique de Cream en concert sont déjà perceptibles dans l'énergie brute de cet album studio.
"Fresh Cream" a jeté les bases d'une carrière courte, mais fulgurante, où le groupe allait continuer à repousser les limites du blues-rock psychédélique avec des albums comme "Disraeli Gears" et "Wheels of Fire". C'est un album essentiel pour quiconque veut comprendre la puissance et l'évolution du British Blues vers des formes plus rock.
● Chicken Shack : les trésors cachés du British Blues
Le British Blues n'est pas seulement l'histoire de ses superstars. Il regorge d'artistes immensément talentueux qui, pour diverses raisons, n'ont pas atteint la même renommée et sont aujourd'hui trop souvent oubliés. Stan Webb et son groupe Chicken Shack sont un exemple parfait de ces joyaux à redécouvrir d'urgence !
Stan Webb est un guitariste au style reconnaissable, profondément ancré dans le blues, avec un jeu fluide, mélodique et plein de feeling, souvent teinté d'une certaine mélancolie. Son amour pour le blues transparaît dans chaque note.
▪︎ L'authenticité et le style
> L'authenticité : Alors que d'autres groupes exploraient des sonorités plus psychédéliques ou hard rock, Chicken Shack est resté fidèle à un blues plus "pur", tout en y injectant l'énergie et la puissance du British Blues. Ils ont su équilibrer le respect des racines avec une touche d'innovation.
> La voix de Christine Perfect : Un autre atout majeur du groupe à ses débuts était la présence de Christine Perfect (future Christine McVie) au chant et au piano. Sa voix soul et son jeu de clavier ont ajouté une dimension unique au son du groupe, le rendant plus riche et plus nuancé. Elle a d'ailleurs co-écrit des titres avec Stan Webb. Bien qu'elle soit plus connue pour sa carrière ultérieure avec Fleetwood Mac, son travail avec Chicken Shack est fondamental.
> Les performances live : Chicken Shack était réputé pour ses performances live intenses et passionnées, où Stan Webb laissait libre cours à sa virtuosité et à son amour du blues.
▪︎ L'album à redécouvrir : "40 Blue Fingers, Freshly Packed and Ready to Serve" (1968)
Le disque qui illustre le mieux l'importance de Stan Webb et de Chicken Shack est sans conteste leur premier album, "40 Blue Fingers, Freshly Packed and Ready to Serve".
▪︎ Pourquoi il est important : C'est une véritable pépite du British Blues. Son titre même, "40 Blue Fingers", est un clin d'œil éloquent à la musique (les 40 doigts des musiciens passionnés). On y trouve un excellent mélange de reprises de blues (comme "I'd Rather Go Blind" d'Etta James, sublimée par la voix de Christine Perfect. Bien que ce titre soit devenu l’emblème de la période "Perfect" du groupe, il est important de noter que "I'd Rather Go Blind" n'apparaît sur aucun album studio de Chicken Shack. Il est sorti uniquement en 45 tours en avril 1969, se hissant à la 14e place des charts britanniques avant d'être inclus plus tard dans l'album solo de la chanteuse.) et de compositions originales de Stan Webb. L'album met en avant le jeu de guitare incisif de Webb, l'apport mélodique et vocal de Christine Perfect, et une section rythmique solide. C'est un blues direct, sans fioritures excessives, mais plein d'âme et d'énergie. Des titres comme "When the Train Comes Back" ou "You Ain't No Good" sont des exemples parfaits de leur style.
▪︎ "40 Blue Fingers" est un rappel essentiel : la richesse du British Blues ne se limite pas aux noms les plus célèbres. Des groupes comme Chicken Shack méritent toute notre attention pour la qualité de leur musique et leur contribution à l'élaboration de ce son unique.
● Free : le blues-rock au-delà de la virtuosité
Voici un groupe qui a poussé l'intensité du blues-rock à un niveau supérieur, porté par une voix absolument unique : Free.
Comme Cream, Free était un "power trio" (avec l'ajout d'un chanteur) mais avec une approche plus épurée, un son plus dépouillé, et une incroyable capacité à créer des grooves profonds et hypnotiques. S'ils sont célèbres pour leur tube mondial "All Right Now", leur travail est bien plus vaste et profondément enraciné dans le blues.
▪︎ Une alchimie unique
> La voix de Paul Rodgers : C'est l'un des chanteurs les plus emblématiques du rock britannique, avec une voix puissante, rauque, pleine d'âme et de feeling bluesy. Il pouvait passer d'un murmure sensuel à un hurlement déchirant, et sa voix est la signature même de Free.
> La guitare de Paul Kossoff : Un guitariste dont le style était immédiatement reconnaissable. Moins axé sur la vitesse, Kossoff privilégiait le feeling, le vibrato intense et des notes longues, pleines de sustain. Il était le maître du "less is more" (moins c'est plus), chaque note comptant. Son jeu était profondément émouvant et bluesy.
> La section rythmique : Andy Fraser à la basse et Simon Kirke à la batterie formaient une section rythmique serrée et puissante. Andy Fraser, souvent sous-estimé, créait des lignes de basse incroyablement mélodiques et funky, tandis que Simon Kirke assurait une assise solide, capable de soutenir les improvisations de Kossoff et la voix de Rodgers
▪︎ L'album incontournable : "Fire and Water" (1970)
L'album à écouter absolument pour comprendre leur contribution au British Blues est sans aucun doute Free - "Fire and Water".
▪︎ Pourquoi il est important : C'est l'album qui contient leur plus grand succès, "All Right Now", mais il ne faut pas se laisser tromper par ce tube rock classique. L'album dans son ensemble est un chef-d'œuvre de blues-rock épuré et puissant.
On y trouve des titres comme "Fire and Water", "Oh I Wept", "Heavy Load" et "Mr. Big", qui sont des démonstrations incroyables de la profondeur bluesy du groupe. Le son est minimaliste mais incroyablement efficace, avec des riffs de guitare mémorables, une basse omniprésente, une batterie solide et, bien sûr, la voix incomparable de Paul Rodgers. Il y a une certaine lourdeur dans le groove, une lenteur assumée qui donne aux morceaux une puissance émotionnelle immense. C'est l'un des sommets du blues-rock britannique.
"Fire and Water" est un excellent exemple de la manière dont le British Blues a évolué vers un son plus direct et plus "rock", tout en conservant une âme bluesy profonde. Il met l'accent sur l'émotion et le groove plutôt que sur la démonstration technique pure.
● Savoy Brown : l'artisan du boogie-blues
Savoy Brown est un groupe absolument fondamental du British Blues, particulièrement pour sa longévité et son influence, notamment aux États-Unis où il a connu un succès considérable.
Dirigé par le guitariste Kim Simmonds, le groupe a maintenu une constance remarquabledans son approche du blues-rock, malgré de fréquents changements de personnel. Kim Simmonds est le pilier central et le cerveau du son de Savoy Brown, avec son style de guitare fluide, puissant et profondément bluesy.
▪︎ Pourquoi Savoy Brown est un groupe majeur ?
> Le son boogie-blues : Savoy Brown est souvent associé à un style de blues-rock plus orienté vers le "boogie", avec des rythmes entraînants et un groove persistant. Ils excellaient dans les longues jams et les improvisations, offrant une musique taillée pour la scène.
> Popularité aux États-Unis : Contrairement à beaucoup de leurs homologues britanniques qui ont d'abord percé au Royaume-Uni, Savoy Brown a bâti une grande partie de sa réputation et de son succès grâce à des tournées incessantes et un public fidèle aux États-Unis. Ils sont rapidement devenus un groupe de référence dans les clubs et les salles américaines.
> Un groupe-pépinière : Bien que Kim Simmonds soit resté le seul membre constant, de nombreux musiciens talentueux sont passés par Savoy Brown avant de connaître le succès ailleurs, notamment des membres du futur Foghat.
> Une longévité exemplaire : Kim Simmonds a mené Savoy Brown pendant plus de 50 ans, ce qui témoigne de sa dévotion au genre et de sa capacité à maintenir le groupe pertinent à travers les décennies, jusqu'à son décès en 2022.
▪︎ L'album emblématique : "Looking In" (1970)
Pour illustrer l'importance de Savoy Brown, l'album le plus pertinent est sans doute "Looking In".
> Pourquoi il est important : C'est l'un de leurs albums les plus réussis commercialement et artistiquement, ayant même atteint le Top 40 aux États-Unis. Il représente le groupe à son apogée de popularité et de créativité. L'album met en avant le son caractéristique de Savoy Brown : un blues-rock lourd, souvent avec une forte composante boogie. Le jeu de guitare de Kim Simmonds est au premier plan, puissant et inspiré.
On y trouve des grooves irrésistibles et une énergie brute. Des titres comme "Money Can't Save You", "Leavin' Again" ou "Poor Girl" sont des exemples parfaits de leur capacité à créer un blues-rock entraînant et mémorable. C'est un album qui a solidifié leur réputation comme l'un des meilleurs groupes de blues-rock de l'époque.
"Looking In" est une excellente porte d'entrée pour découvrir Savoy Brown et comprendre leur place unique dans le paysage du British Blues.
● Ten Years After : l'énergie du British Blues
Voici un groupe qui a poussé l'intensité du blues-rock à un niveau supérieur, en particulier sur scène : Ten Years After.
Dirigé par le guitariste virtuose Alvin Lee, le groupe était connu pour sa fusion explosive de blues, de rock et de jazz, propulsée par une vitesse et une énergie incroyables. C'étaient de véritables bêtes de scène, capables de jams prolongés et de performances électrisantes qui les ont rendus célèbres, notamment après leur apparition légendaire à Woodstock en 1969.
▪︎ Pourquoi Ten Years After a marqué le British Blues ?
> La vitesse et la virtuosité d'Alvin Lee : Surnommé "Captain Speed" (Capitaine Vitesse) pour une bonne raison, Alvin Lee jouait avec une fulgurance, une rapidité et une précision déconcertantes, tout en conservant un feeling bluesy authentique. Il a inspiré toute une génération de guitaristes.
> L'énergie live : C'est sur scène que Ten Years After prenait toute sa dimension. Leurs albums studio tentent de capturer cette énergie, mais leurs performances en concert étaient des expériences intenses, où l'improvisation et la puissance sonore étaient à leur paroxysme.
> Un blues-rock puissant : Le groupe a contribué à définir le son du blues-rock de la fin des années 60, en le rendant plus lourd, plus rapide et plus technique, tout en conservant les fondations du blues.
> Woodstock : Leur performance mémorable du morceau "I'm Going Home" à Woodstock est devenue un moment iconique de l'histoire du rock, catapultant le groupe sur la scène internationale et faisant de Ten Years After un nom familier pour le grand public.
▪︎ L'album clé : "Ssssh" (1969)
Pour illustrer leur importance, l'album le plus pertinent est Ten Years After - "Ssssh".
> Pourquoi il est important : Sorti juste avant leur explosion à Woodstock, "Ssssh" est un album fantastique qui capture l'essence du groupe à son apogée créative en studio. Il a été un succès commercial significatif des deux côtés de l'Atlantique.
L'album est un mélange dynamique de compositions originales puissantes et de reprises de blues réinterprétées avec leur énergie caractéristique. Le jeu de guitare d'Alvin Lee est omniprésent, avec ses solos rapides et expressifs. La section rythmique (Leo Lyons à la basse et Ric Lee à la batterie) est incroyablement serrée et propulsive. L'album dégage une maturité dans l'écriture et une cohésion qui le rendent très accessible et agréable à écouter.
"Ssssh" est un excellent exemple de la manière dont Ten Years After a transformé les fondations du blues en un rock énergique et virtuose qui a conquis un public mondial. C'est un album à écouter pour comprendre la puissance et la dextérité qui caractérisaient le groupe.
● Les Rolling Stones : les ambassadeurs du blues
Les Rolling Stones sont sans doute les plus grands ambassadeurs et popularisateurs du British Blues à l'échelle mondiale. Ils incarnent la manière dont le blues américain a été absorbé, transformé et réinventé par des musiciens britanniques pour créer un genre totalement nouveau.
Bien que leurs tout premiers albums soient saturés de reprises de blues et de R&B, montrant leur dévotion aux racines, les albums "Beggars Banquet" et "Exile on Main St.", sont des sommets absolus de leur carrière. Ils sont des monuments du blues anglais car ils montrent à quel point le blues a imprégné leur ADN et comment ils l'ont poussé vers de nouveaux sommets créatifs.
▪︎ "Beggars Banquet" (1968) : le retour aux sources
Après une incursion plus psychédélique avec "Their Satanic Majesties Request", les Stones reviennent à leurs racines blues et R&B avec cet album. C'est un chef-d'œuvre de retour aux sources, marqué par une production plus dépouillée et un son plus brut, capturant l'essence du delta blues et du blues acoustique tout en y infusant leur propre venin rock.
L'album contient des titres emblématiques comme l'inquiétant "Sympathy for the Devil", l'hymne contestataire "Street Fighting Man" et des blues acoustiques déchirants comme "Prodigal Son" ou "No Expectations". Mick Jagger y trouve une profondeur vocale nouvelle, et Keith Richards consolide son statut de maître du riff. Le disque est imprégné d'une atmosphère de crasse, de réalisme et de rébellion qui est la marque de fabrique des Stones.
▪︎ "Exile on Main St." (1972) : le chef-d'œuvre
Souvent considéré comme leur plus grand album, "Exile on Main St." est une œuvre colossale, chaotique et géniale. Enregistré en grande partie dans des conditions précaires en France, il capture l'esprit même du blues américain en le mélangeant avec du gospel, du country et du rock 'n' roll, le tout passé au filtre unique des Stones. C'est un disque dense, organique et incroyablement riche.
Ce double album foisonne de blues crasseux et de rock 'n' roll boogie. Des morceaux comme "Rocks Off", "Rip This Joint", "Tumbling Dice", le lancinant "Sweet Virginia" ou le gospel-blues "Shine a Light" montrent la diversité des influences digérées par le groupe. La voix de Jagger est tour à tour rauque, sensuelle et habitée, tandis que les guitares de Richards et Mick Taylor s'entrelacent dans un dialogue constant. C'est un album qui suinte l'authenticité et la liberté, et qui, malgré son succès commercial, a maintenu une âme bluesy profonde et respectueuse.
Ces deux albums des Rolling Stones sont des piliers pour quiconque souhaite comprendre la profondeur et l'influence du British Blues. Ils montrent comment le genre a pu donner naissance à des œuvres d'art intemporelles et mondialement reconnues.
Nous avons exploré ensemble les racines et l'évolution du British Blues, des pionniers passionnés aux groupes qui ont conquis le monde. Ce voyage nous a montré comment des musiciens anglais ont absorbé le blues américain pour le réinventer avec une audace et une énergie propres, donnant naissance à un son distinctif qui a profondément marqué l'histoire de la musique rock.
Les albums que nous avons évoqués ne sont pas de simples écoutes. Ce sont des expériences musicales qui témoignent de l'influence durable du blues et de son incroyable capacité à se transformer. Ils sont la preuve vivante que le British Blues n'est pas une simple imitation, mais une réinterprétation audacieuse et fondamentale qui a redéfini les contours du rock.
● Avec Florianne aux platines et Gemini pour l'expertise, cet article sur le British Blues est si bien ficelé qu'il ferait danser un puriste de Chicago !

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