Naissance d'un Mythe : Les Débuts Incandescents des Rolling Stones


 

Les Rolling Stones ne sont pas qu'un simple groupe de rock ; ils sont une institution culturelle planétaire. Leur influence transcende largement leurs tubes, marquant l'histoire de la musique de manière indélébile. Avec plus de six décennies de carrière, leur longévité exceptionnelle, leur pertinence à travers les époques et leur impact sur des générations de musiciens les placent incontestablement au sommet du panthéon du rock.

Ils n'ont pas seulement puisé dans les racines profondes du blues et du R&B pour les révéler au grand public. Ils ont également défini l'archétype même du groupe de rock rebelle et indomptable, ouvrant la voie à d'innombrables artistes désireux de capturer leur énergie brute et leur attitude sans compromis.

Le fait qu'un groupe formé dans les années 60 parvienne encore à fasciner et à susciter la curiosité des nouvelles générations est une preuve irréfutable de son impact culturel durable et de son intemporalité. C'est un phénomène rare qui mérite d'être souligné.

L'idée qu'ils "s'adaptent à chaque génération" est pertinente dans le sens où ils ont su rester pertinents et continuer à remplir les stades. Cependant, leur succès ne découle pas d'une tentative constante de coller aux modes du moment. Au contraire, c'est leur authenticité inébranlable et leur énergie brute qui parlent aux jeunes. Leur musique est restée fidèle à ses racines rock et blues, et c'est précisément cette constance dans la "rébellion" et l'énergie pure qui continue de résonner. Ils n'ont jamais eu besoin de se réinventer radicalement pour plaire.

Pour de nombreux jeunes, les Rolling Stones représentent l'archétype même du groupe de rock. Ils incarnent la liberté, l'excès, la rébellion et une forme de "cool" intemporel. Quand un adolescent découvre le rock, il est presque inévitable qu'il passe par les Stones, qui agissent comme une porte d'entrée essentielle vers ce genre musical.

Enfin, le fait que Mick Jagger et Keith Richards soient encore actifs et se produisent sur scène ajoute à cette fascination. Ils sont des témoins vivants d'une époque fondatrice du rock, et leur longévité défie les normes. Cela crée une forme de mythe moderne qui ne cesse d'intriguer les jeunes, les connectant à une histoire musicale riche et emblématique.

Cette composition est sans conteste la plus durable et reconnaissable des Rolling Stones, celle qui a forgé leur légende aux yeux du grand public.

Mick Jagger et Keith Richards, les "Glimmer Twins", forment l'âme créative et la force motrice du groupe, incarnant une alchimie scénique et compositrice absolument unique. Charlie Watts, le batteur au flegme légendaire, était le pilier discret et le "plus sage", le métronome élégant qui a ancré leur son si distinctif.

L'inclusion de Bill Wyman est cruciale car, comme vous le soulignez, il a été le bassiste incroyablement solide et souvent sous-estimé pendant plus de 30 ans, une ancre essentielle à leur section rythmique. Enfin, l'arrivée de Ron Wood a apporté un vent frais et une dynamique complémentaire à Keith Richards après le départ de Mick Taylor, cimentant cette formation que beaucoup considèrent comme la plus emblématique sur scène.

Cette présentation, ancrée dans la réalité de leur longue carrière, met en lumière la stabilité d'un noyau dur qui, malgré quelques changements, a su maintenir une cohérence et une énergie remarquables. C'est cette constance qui a permis au groupe de traverser les décennies sans perdre de son impact, et c'est cette formation qui a véritablement porté le mythe des Stones à travers le monde.

Il est hautement improbable que Mick Jagger et Keith Richards, deux adolescents partageant une passion pour le blues et le R&B américain sur le quai de la gare de Dartford en octobre 1961, aient eu la moindre conscience de l'ampleur phénoménale que prendrait leur parcours.

À ce moment précis, leur ambition principale était sans doute très simple : trouver d'autres musiciens partageant les mêmes goûts pour jouer la musique qu'ils aimaient. Cette musique, celle des bluesmen noirs américains, était alors marginale et quasi inconnue du grand public britannique. Ils étaient animés par une passion pure et une faim artistique, bien loin d'un plan de carrière prémédité pour devenir des icônes mondiales.

Leur "rencontre des pionniers" fut le fruit du hasard et de cette passion commune pour des disques rares. Leurs débuts, comme ceux de nombreux groupes de l'époque, furent une succession de petites étapes : jouer dans des clubs locaux, trouver une formation stable, écrire leurs premières chansons. La notion de "déchaîner les passions" à l'échelle planétaire était alors un fantasme lointain, si tant est qu'il existait. C'est l'alchimie unique du groupe, le contexte social de l'époque, et la vision de personnes comme Andrew Loog Oldham qui ont progressivement transformé cette passion initiale en un phénomène planétaire.

● Cette humilité des débuts rend leur ascension d'autant plus fascinante.

L'élément déclencheur et la force motrice derrière la formation des Rolling Stones fut sans conteste leur passion partagée pour le blues américain. Cette passion était incarnée par les albums de Chuck Berry et Muddy Waters que Mick Jagger transportait. Il ne s'agissait pas de n'importe quels disques, mais bien des fondations du rock'n'roll et du blues électrifié.

Cette influence n'est pas anecdotique ; elle est le cœur battant de ce qui allait devenir les Rolling Stones. Le blues leur a non seulement fourni un répertoire initial, mais aussi une véritable philosophie musicale : l'authenticité, la rudesse, l'émotion brute, et un sens inné de la rébellion.

En s'appropriant ce son, les Stones, aux côtés d'autres groupes de l'époque, ont en effet été des "pierres angulaires" du British Blues. Ce mouvement a ramené le blues américain en Europe, l'a électrifié et lui a donné une nouvelle impulsion. Ce faisant, ils n'ont pas seulement rendu hommage à leurs idoles, mais ils ont aussi popularisé le blues auprès d'une nouvelle génération, souvent blanche et européenne, qui n'aurait jamais eu accès à cette musique autrement. C'est précisément ce pont entre les racines du blues et le grand public rock qui est l'une de leurs plus grandes contributions. Leur son caractéristique, notamment les riffs incisifs de Keith Richards et la guitare slide expressive de Brian Jones, est directement issu de cette assimilation profonde du blues.

Le Londres du début des années 60 était un véritable bouillon de culture, un terreau exceptionnellement fertile pour l'émergence d'un groupe comme les Rolling Stones.

Londres, dans les années 60, était une ville en pleine transition, se remettant des années d'austérité de l'après-guerre. Une nouvelle génération, celle du "baby-boom", arrivait à l'âge adulte. Avec des perspectives économiques meilleures que leurs parents, et surtout, une soif insatiable de nouveauté et d'expression, elle était prête à bousculer les conventions.

Cette jeunesse commençait à se forger sa propre identité, distincte de celle de leurs aînés. Plus ouverte aux influences extérieures, notamment américaines, elle cherchait à s'émanciper des conventions sociales rigides. C'était l'aube de la "révolution des mœurs".

Alors que les États-Unis produisaient le blues et le R&B, c'est à Londres, dans des clubs souvent modestes et enfumés comme le Marquee Club, le Ealing Club ou le Crawdaddy Club, que ces genres musicaux ont trouvé un écho passionné. Des musiciens comme Alexis Korner et son groupe Blues Incorporated (où sont passés de nombreux futurs grands noms) ont créé un véritable laboratoire. Ces lieux permettaient aux jeunes talents d'apprendre, de jammer et de s'immerger dans ces sonorités. C'était un circuit parallèle aux salles de danse plus traditionnelles, offrant un espace de liberté musicale.

Face à une musique pop parfois jugée trop "lisse", ces jeunes musiciens et leur public recherchaient quelque chose de plus viscéral, de plus brut. Le blues et le R&B offraient cette authenticité, cette énergie tellurique qui parlait directement à leur désir de nouveauté et de transgression.

Le look (cheveux longs), l'attitude et la musique de ces groupes de blues-rock étaient en totale opposition avec les valeurs conservatrices de l'époque. C'était un signe de rébellion silencieuse mais puissante.

En somme, Londres offrait le contexte parfait : une jeunesse en quête d'identité, des lieux pour s'exprimer librement, et une source d'inspiration musicale puissante. C'est dans ce "terreau" fertile que les Rolling Stones ont pu non seulement grandir, mais aussi forger leur image iconique et leur son caractéristique.

Les fils de l'histoire des Rolling Stones se sont tissés de manière complexe, fruit de rencontres clés dans un écosystème musical bouillonnant. C'est précisément l'enchevêtrement de différentes scènes qui a donné naissance à ce groupe légendaire.

Les Premières Connexions

▪︎ L'invitation de Jagger à Richards : Après leur rencontre fortuite à Dartford et la découverte de leur passion commune pour le blues, Mick Jagger, déjà actif au sein de Little Boy Blue and the Blue Boys avec Dick Taylor (futur Pretty Things), invite Keith Richards à le rejoindre. C'est le premier pas concret vers leur collaboration musicale. Ils commencent alors à jouer et à jammer ensemble, explorant ce répertoire blues qui les anime tant.

Le Creuset du Blues Britannique

▪︎ Alexis Korner et le cœur de la scène londonienne : Parallèlement, ou légèrement avant, la figure centrale de la scène blues londonienne est Alexis Korner avec son groupe Blues Incorporated. Leurs clubs, comme l'Ealing Jazz Club puis le Marquee Club, sont de véritables laboratoires où tous les jeunes musiciens de blues anglais se retrouvent. Ils y apprennent les uns des autres, jamment et s'immergent dans ces sonorités. C'était un circuit parallèle aux salles de danse plus traditionnelles, offrant une liberté d'expression unique. Brian Jones fréquente assidûment ces lieux et joue régulièrement avec Alexis Korner. Brian est un bluesman pur, fasciné par la slide guitar, et c'est dans ce milieu qu'il se fait connaître pour son talent et sa passion.

Charlie Watts, le batteur au flegme légendaire, est également un membre clé de Blues Incorporated, apportant sa rigueur et son élégance.

Mick Jagger et Keith Richards, ainsi que Ian Stewart, fréquentent aussi ces clubs et sont de fervents admirateurs de Blues Incorporated. C'est là qu'ils ont pu observer et se connecter avec Brian Jones et Charlie Watts, jetant les bases d'une future collaboration.

Ainsi, les futurs Stones ne se rencontrent pas de manière isolée, mais au sein d'un écosystème musical vibrant. Jagger et Richards forment un premier noyau, tandis que Jones, Watts (et Stewart) sont déjà actifs et reconnus sur la scène du blues londonien. C'est l'agrégation de ces talents, issus de différents groupes et jams, qui mènera à la formation des Rolling Stones, avec Brian Jones agissant comme la force initiatrice pour rassembler ces musiciens autour d'une vision blues commune.

Il est essentiel de s'arrêter sur Brian Jones, car son rôle dans les tout premiers temps des Rolling Stones est souvent sous-estimé ou méconnu du grand public, éclipsé par l'ascension ultérieure du duo Jagger-Richards et sa fin tragique.

Brian Jones n'était pas seulement un membre fondateur ; il était la force motrice initiale et le visionnaire derrière la création des Rolling Stones. C'est lui qui, mû par une passion quasi obsessionnelle pour le blues, a eu l'idée de former un groupe de blues puriste.

▪︎ Le Fondateur et l'Initiateur : C'est Brian qui a pris l'initiative des contacts, cherchant des musiciens partageant sa flamme. Et c'est lui qui a trouvé le nom emblématique du groupe, "The Rolling Stones", en s'inspirant directement d'une chanson de Muddy Waters. Cela témoigne de son rôle de leader conceptuel et de son profond enracinement dans le blues dès le tout début de l'aventure.

▪︎ Le Multi-instrumentiste Innovant : Avant que Jagger et Richards ne deviennent les principaux compositeurs, Brian était le principal expérimentateur sonore du groupe. Son talent inné pour la guitare slide (bottleneck) était révolutionnaire sur la scène britannique de l'époque. Il a été l'un des premiers, si ce n'est le premier, guitariste anglais à maîtriser et à populariser cette technique venue du blues américain. Mais au-delà de la slide, il était un multi-instrumentiste hors pair, ajoutant de la richesse aux morceaux avec l'harmonica, le sitar (sur "Paint It Black"), le marimba (sur "Under My Thumb"), et d'autres instruments. Cela a conféré aux premiers enregistrements des Stones une texture sonore unique et inventive.

▪︎ L'Image et l'Esthétique : Au début, Brian Jones était souvent perçu comme le membre le plus photogénique, le plus stylé et le plus "glamour" du groupe. Son look, ses cheveux blonds et son aura ont fortement contribué à l'image naissante des Stones, bien avant que Jagger ne devienne le frontman incontesté. Il incarnait une certaine facette de l'esprit rebelle et artistique du groupe.

Son influence était donc à la fois artistique (son), esthétique (image) et structurelle (fondation et nom du groupe). Sans son initiative et son génie musical des premiers jours, il est difficile d'imaginer les Rolling Stones tels qu'ils sont devenus. Il a jeté les bases solides sur lesquelles le duo Jagger-Richards a ensuite construit son empire.

Brian Jones a été l'élément catalyseur initial de la formation des Rolling Stones, notamment en passant une annonce en 1961. Cette démarche active démontre son rôle central et sa détermination à créer un groupe de blues. Le fait que Ian Stewart (Stu), un pianiste passionné de blues, ait répondu à cette annonce est un tournant crucial. Stu deviendra le "sixième Stone" indispensable dans l'ombre, apportant une structure et une connaissance musicale précieuses, notamment en prêtant son appartement pour les répétitions grâce à son emploi stable.

La fluctuation du poste de batteur est également essentielle pour comprendre cette période de recherche et d'expérimentation avant que la formation ne se stabilise. Que Mick Avory (qui rejoindra plus tard The Kinks) et Charlie Watts aient été payés au concert montre bien le caractère informel et les débuts difficiles du groupe. Ils n'étaient pas encore une entité solide et engagée, mais plutôt une agrégation de musiciens passionnés qui se réunissaient pour jouer. C'est un signe que la structure n'était pas encore figée et que Brian Jones était bien l'initiateur cherchant à solidifier un ensemble.

L'arrivée progressive de Mick Jagger et Keith Richards, puis de Bill Wyman, a complété cette "première mouture" pour former l'ossature des futurs Rolling Stones, avec Brian Jones à la baguette. Ce détail sur l'annonce et les batteurs payés au coup par coup renforce l'idée d'un groupe qui s'est construit petit à petit, par passion, plutôt que selon un plan marketing préétabli.

Les différentes pièces du puzzle se mettent progressivement en place pour former les Rolling Stones tels que nous les connaissons.

Des Connexions Cruciales

▪︎ Le rapprochement du trio Jagger-Richards-Stewart avec le groupe de Korner : Mick Jagger, Keith Richards et Ian Stewart (Stu) fréquentaient assidûment les clubs où jouait Blues Incorporated d'Alexis Korner. C'est dans ce milieu foisonnant qu'ils ont pu nouer des contacts et que leur talent a commencé à être remarqué. Ils étaient manifestement attirés par la qualité et l'authenticité des musiciens de Korner.

Des Changements Déterminants

▪︎ Le départ du chanteur initial et la proposition de Brian Jones à Jagger : C'est un moment clé. Le chanteur initial de ce qui allait devenir les Stones (parfois confondu avec Paul Jones de Manfred Mann) n'était pas le bon choix pour le groupe. Et oui, c'est bien Brian Jones qui, reconnaissant le charisme et la voix de Mick Jagger, lui a proposé de prendre le rôle de chanteur principal. C'est une preuve supplémentaire du leadership et de la vision de Brian à cette époque ; il savait reconnaître le talent nécessaire pour donner corps à son projet musical.

▪︎ L'invitation de Jagger à Richards : Effectivement, une fois Mick en position de chanteur potentiel et se sentant plus impliqué, il a naturellement invité son ami et complice musical, Keith Richards, à les rejoindre. La chimie entre Jagger et Richards était déjà évidente, et Mick savait que l'apport guitaristique et la compréhension profonde du blues de Keith étaient essentiels à l'identité sonore du groupe.

C'est ainsi que la composition du groupe a commencé à prendre forme, sous l'impulsion initiale de Brian Jones, qui a su agréger les talents qu'il voyait évoluer autour de lui sur la scène blues de Londres. Le départ du premier chanteur et l'arrivée de Jagger et Richards ont été les catalyseurs qui ont transformé une "première mouture" en un groupe doté d'une identité vocale et guitaristique forte, jetant les bases de leur succès futur.

Il est vrai que les premiers mois de 1962 ont été marqués par une période de tâtonnements,avec plusieurs départs et arrivées de musiciens. Cette fluidité, où les artistes allaient et venaient au gré de leurs disponibilités ou de l'alchimie, rend d'autant plus significative la solidification progressive du noyau dur du groupe.

Le point sur le nom du groupe est crucial :

L'anecdote de Keith Richards est célèbre. Il raconte souvent que le groupe avait besoin d'un nom à la dernière minute pour leur premier concert au Marquee Club. Lorsqu'un journaliste ou le propriétaire du club a demandé le nom du groupe, Brian Jones, voyant un album de Muddy Waters, aurait choisi "Rollin' Stone Blues" (ou "Rollin' Stone") sur la pochette. C'est ainsi que "The Rolling Stones" est né.

C'est en juin 1962 que le groupe se baptise The Rolling Stones et que Jones y songeait depuis plusieurs mois est capitale. Cela démontre que Brian Jones n'a pas choisi ce nom par hasard ou sous la contrainte du moment, mais qu'il avait une vision claire de l'identité blues qu'il voulait pour le groupe. Cette intention renforce son rôle de leader et de concepteur des débuts. Il avait déjà en tête ce nom en hommage à Muddy Waters, soulignant encore une fois la profondeur de leur influence blues.

Cette stabilisation autour d'un nom définitif, choisi par Brian Jones avec une signification profonde liée au blues, marque une étape majeure dans l'histoire du groupe. C'est le moment où l'ensemble, au-delà d'être un simple assemblage de musiciens, commence à exister en tant qu'entité propre, prête à monter sur scène sous cette bannière.

Une fois le groupe stabilisé et confiant sur scène, la phase de composition est devenue essentielle, marquant le début d'une période d'une richesse créative extraordinaire.

Au début, les Rolling Stones, comme de nombreux groupes du British Blues, se sont fait connaître en revisitant et en interprétant des standards du blues et du R&B américains. C'était leur école, leur manière d'apprendre et de s'approprier le genre qu'ils adoraient.

Cependant, leur manager, Andrew Loog Oldham, a très vite compris qu'ils ne pouvaient pas se contenter d'être un simple groupe de reprises s'ils voulaient percer et durer. Il a littéralement enfermé Mick Jagger et Keith Richards (parfois même dans la cuisine, dit la légende) pour les forcer à écrire leurs propres chansons, s'inspirant de ce que faisaient les Beatles avec Lennon-McCartney.

Cette impulsion a débloqué une synergie incroyable. Le duo Jagger/Richards a commencé à écrire, et la première chanson créditée à leur nom, "Tell Me (You're Coming Back)", figure sur leur premier album éponyme sorti en 1964. C'est le début d'une des plus prolifiques et emblématiques collaborations de l'histoire du rock.

Cette période de création est riche car :

- Ils puisent dans leurs racines blues et R&B, mais y ajoutent leur propre énergie, leur attitude, et une touche pop qui rendra leur musique accessible à un public plus large.

- Leurs compositions commencent à refléter les thèmes de la jeunesse de l'époque : l'amour, mais aussi la frustration, la rébellion et la liberté, des thèmes qui résonnent avec leur image "bad boy".

- C'est le début de l'élaboration de leur "son" unique, où le riff de Keith Richards devient central, la rythmique de Charlie Watts et Bill Wyman inébranlable, et le charisme de Mick Jagger comme frontman devient inégalé.

C'est cette transition vers la composition originale qui a transformé les Rolling Stones d'un excellent groupe de reprises de blues en des créateurs originaux et une force majeure sur la scène musicale mondiale.

C'est bien le 12 juillet 1962 que les Rolling Stones ont donné leur tout premier concert sous ce nom. L'endroit était le Marquee Club de Londres, un lieu déjà emblématique de la scène blues britannique, marquant ainsi une étape fondatrice.

Ce concert est historique pour plusieurs raisons :

▪︎ Officialisation de l'identité : C'est la toute première fois que le groupe se présente publiquement sous l'appellation "The Rolling Stones", concrétisant ainsi la cristallisation de leur identité après des mois de formations fluctuantes.

▪︎ Une setlist révélatrice : Le fait qu'ils aient repris des titres d'Elmore James et de Jimmy Reed est extrêmement significatif. Cela confirme une fois de plus leur ancrage profond et leur respect pour le blues américain. Ces artistes étaient des géants du blues électrique, et les choisir comme base de leur répertoire initial montrait non seulement leurs influences, mais aussi la direction musicale qu'ils voulaient prendre : un blues brut, électrifié et rythmé.

▪︎ Le remplacement d'Alexis Korner : L'anecdote veut qu'ils aient remplacé au pied levé le groupe d'Alexis Korner, Blues Incorporated, qui était retenu pour une émission de radio. Cela met en lumière leur émergence rapide sur la scène londonienne et leur capacité à saisir les opportunités.

▪︎ L'accueil du public : Bien que ce ne fût pas encore un concert de rock stars remplissant un stade, l'énergie et l'authenticité de leur prestation ont commencé à forger leur réputation dans le circuit des clubs londoniens. C'est de là que partira le bouche-à-oreille qui les mènera vers la reconnaissance.

Ce premier concert n'était pas seulement un show ; c'était la déclaration d'intention d'un groupe qui allait bientôt conquérir le monde, en s'appuyant fermement sur les racines du blues.

C'est bien après leur premier concert au Marquee Club, et une période de recherche intense pour stabiliser leur section rythmique, que Bill Wyman a rejoint les Rolling Stones.

Après ce concert inaugural de juillet 1962, le groupe disposait d'un chanteur (Jagger), de guitaristes (Richards et Jones) et d'un pianiste non officiel (Stewart), mais la section rythmique restait fluctuante, comme en témoignent les batteurs payés au concert. Il était évident qu'ils avaient besoin d'un bassiste permanent et fiable pour asseoir leur son.

C'est alors que Bill Wyman, un bassiste déjà expérimenté et légèrement plus âgé (26 ans à l'époque, contre 18-19 pour Jagger et Richards), s'est imposé. Il possédait non seulement un équipement de qualité (un ampli Vox AC30 bass et une basse Dallas Tuxedo, précieux pour un jeune groupe fauché), mais surtout un jeu de basse solide, sobre et incroyablement efficace. Sa capacité à créer une assise rythmique inébranlable aux côtés de Charlie Watts allait devenir la marque de fabrique de la section rythmique des Stones.

Son arrivée, en décembre 1962, a cimenté la formation classique des débuts des Rolling Stones : Mick Jagger, Keith Richards, Brian Jones, Ian Stewart, Charlie Watts (qui avait rejoint le groupe en janvier 1963, peu avant Wyman) et Bill Wyman. C'est avec cette équipe que le groupe allait véritablement décoller.

L'arrivée de Bill Wyman a donc été la pièce manquante qui a permis aux Stones de passer d'un groupe prometteur à une machine musicale rodée, prête à enregistrer et à conquérir les foules.

Le premier concert des Rolling Stones au Marquee Club, le 12 juillet 1962, ne fut pas seulement une vitrine pour leur musique ; il a été un tremplin crucial pour établir des connexions essentielles dans le milieu musical londonien en pleine effervescence.

Jouer dans un club aussi réputé que le Marquee, même en remplaçant au pied levé un groupe établi comme Blues Incorporated, a instantanément offert aux Stones une visibilité précieuse au sein de la scène blues et R&B. D'autres musiciens, promoteurs et personnalités influentes du milieu étaient présents ou ont rapidement entendu parler de ce nouveau groupe "brut" et énergique.

Ces clubs constituaient de véritables carrefours où les artistes se rencontraient, échangeaient des idées, et où les managers et agents venaient dénicher de nouveaux talents. Chaque performance était une occasion en or de créer des liens. C'est dans ce contexte que des figures clés comme Giorgio Gomelsky, le propriétaire du Crawdaddy Club, les a remarqués et leur a offert une résidence. Plus important encore, c'est là que le jeune manager Andrew Loog Oldham a assisté à l'une de leurs performances, un événement qui allait changer le cours de leur carrière.

Réussir à capter l'attention dans un environnement aussi compétitif a renforcé leur crédibilité. Cela a démontré qu'ils étaient non seulement passionnés par le blues, mais qu'ils avaient aussi l'énergie et le talent pour le jouer de manière convaincante en live.

Ce premier concert a donc été bien plus qu'une simple prestation ; il a été le point de départ de leur insertion professionnelle dans l'industrie musicale, ouvrant la porte à des rencontres déterminantes qui allaient propulser leur carrière vers des sommets.

▪︎ L'année 1963 marque un tournant décisif : c'est le moment où l'ossature des Rolling Stones se stabilise durablement, formant le line-up qui les propulsera vers la gloire et perdurera jusqu'au décès de Brian Jones en 1969.

▪︎ Arrivée de Charlie Watts (janvier 1963) : C'est le dernier pilier de la section rythmique à s'intégrer pleinement. Son jeu de batterie jazz-blues, son flegme légendaire et sa fiabilité apportent une assise rythmique inégalée et une cohésion indispensable au groupe. Son arrivée, après des essais avec d'autres batteurs occasionnels, est cruciale pour la solidité du son des Stones.

▪︎ Présence de Bill Wyman (depuis décembre 1962) : Comme nous l'avons évoqué, son intégration apporte la basse stable et le matériel nécessaire, formant un tandem rythmiqueredoutable avec Watts.

▪︎ Le Noyau dur en place : On a donc maintenant la formation classique des débuts qui est solidement établie : Mick Jagger (chant), Keith Richards (guitare), Brian Jones (guitare, multi-instruments), Bill Wyman (basse), et Charlie Watts (batterie). Ian Stewart reste le "sixième Stone" essentiel au piano, bien que non officiellement crédité sur les photos.

▪︎ Signature chez Decca Records (1963) : Le fait que le groupe signe avec un label majeur comme Decca Records en 1963 est la preuve concrète de cette stabilisation et de leur reconnaissance croissante. Un label n'aurait pas investi dans un groupe dont la composition était encore incertaine, soulignant la confiance qu'ils inspiraient déjà.

▪︎ Développement de leur son et de leur répertoire : Avec une formation stable, le groupe peut désormais affiner son son, travailler ensemble de manière plus cohérente, et commencer à développer son répertoire de compositions originales, sous l'impulsion de leur nouveau manager, Andrew Loog Oldham.

Cette stabilité de 1963 est le fondement sur lequel les Rolling Stones ont bâti leur légende. Elle leur a permis de passer de la scène des clubs locaux à la scène nationale, puis internationale, en se concentrant pleinement sur leur musique et leur image distinctive.

L'année 1963 est marquée par un événement capital pour les Rolling Stones : leur rencontre avec les Beatles. Loin d'être anecdotique, cet épisode a eu un impact majeur sur l'orientation de leur carrière et sur la perception du public. C'est un moment charnière qui a cimenté la dynamique des deux groupes phares de la British Invasion et influencé la stratégie de leur manager, Andrew Loog Oldham.

En 1963, les Beatles étaient déjà des stars nationales, le phénomène de la "Beatlemania" commençant tout juste à déferler. Les Rolling Stones, eux, étaient encore de jeunes loups prometteurs de la scène blues-rock londonienne, fraîchement signés chez Decca mais sans succès majeur à leur actif.

La rencontre la plus célèbre eut lieu alors que les Stones sortaient d'un club et croisèrent les Beatles, en route pour une émission de télévision. Un échange s'est produit, et Brian Jones a reconnu les Beatles. C'est à ce moment que John Lennon et Paul McCartney ont appris que les Stones cherchaient un single.

Impressionnés par l'énergie des Stones, John Lennon et Paul McCartney leur ont offert une chanson qu'ils avaient composée mais pas encore enregistrée : "I Wanna Be Your Man". C'est avec ce titre que les Rolling Stones ont enregistré leur deuxième single, qui a atteint la 12e place des charts britanniques fin 1963. Ce fut leur premier succès significatif, les propulsant sur le devant de la scène pop.

Cette rencontre a aussi donné à Andrew Loog Oldham l'idée géniale de positionner les Rolling Stones en parfait contraste avec les Beatles. Tandis que ces derniers étaient les "gentils garçons", polis et souriants, Oldham a délibérément cultivé l'image des Stones comme les "mauvais garçons", les rebelles, les anti-conformistes. Cette dualité marketing a créé une dynamique fascinante pour le public et a permis aux deux groupes de coexister et de prospérer sans se cannibaliser, chacun attirant une part différente de la jeunesse.

Cette interaction montre à quel point le milieu musical de Londres était petit et interconnecté à l'époque, et comment les opportunités pouvaient naître de rencontres fortuites. L'amitié (et la saine rivalité) entre ces deux titans de la musique a marqué une décennie et façonné l'histoire du rock.

L'année 1963 marque non seulement la stabilisation de leur formation, mais aussi la sortie du tout premier single officiel des Rolling Stones, "Come On". C'est un jalon décisif qui signeleur véritable entrée dans l'industrie musicale en tant qu'artistes enregistrés.

Le choix de "Come On", une reprise d'une chanson de Chuck Berry, est crucial et très symbolique. Il réaffirme l'attachement indéfectible des Rolling Stones à leurs racines R&B et rock'n'roll américaines. Plutôt que de lancer une composition originale (que le duo Jagger/Richards n'avait pas encore vraiment développée pour le marché des singles), ils ont choisi de rendre hommage à l'un de leurs héros, prouvant ainsi leur crédibilité de bluesmen authentiques.

La sortie de ce single, sous leur label Decca Records, leur a permis de passer du statut de groupe de clubs prometteur à celui d'artiste diffusé à la radio et vendu en magasins. Bien que "Come On" n'ait pas été un succès fracassant (il a atteint la 21e place des charts britanniques), il a marqué leur première apparition dans les classements et a attiré l'attention des médias et du public.

C'est le tout premier pas d'une discographie qui allait devenir l'une des plus riches et influentes de l'histoire du rock. Chaque single et album suivant s'est construit sur cette fondation initiale, sculptant peu à peu la légende des Stones.

La sortie de "Come On" en 1963 est donc la preuve concrète que les Rolling Stones, avec leur formation stabilisée et la vision stratégique d'Oldham, étaient prêts à passer à la vitessesupérieure et à proposer leur interprétation brute et énergique du rock'n'roll au grand public.

La télévision, médium de masse par excellence, a été le catalyseur de leur image de "mauvais garçons" et le point de départ de la rivalité stylisée avec les Beatles. Pour le public britannique de 1963, voir les Rolling Stones sur le petit écran (leur première apparition majeure fut probablement à l'émission "Thank Your Lucky Stars") a été un véritable choc visuel. Leurs cheveux plus longs que la norme de l'époque, leurs vêtements non conventionnels (moins de costumes assortis, plus de look "débraillé"), et surtout leur attitude plus "brute" et moins souriante contrastaient fortement avec l'image propre et polie des groupes populaires, en particulier des Beatles.

Les médias et les autorités ont immédiatement réagi à cette apparence et à cette attitude. Des titres de journaux les qualifiant de "délinquants", de "voyous" ou de "mauvais garçons" ont rapidement émergé. Plutôt que de freiner le groupe, leur manager Andrew Loog Oldham a savamment cultivé et amplifié cette image. Il a compris que cette controverse était de l'or marketing.

Cette image de "mauvais garçons" a été délibérément mise en opposition à celle des Beatles, les "gentils garçons" qui faisaient chavirer les cœurs avec leurs uniformes et leurs sourires. Cette dualité marketing a créé un clivage clair pour le public : les fans des Beatles d'un côté, et ceux qui voulaient quelque chose de plus audacieux, de plus rebelle, de l'autre. Ce n'était pas forcément une vraie hostilité entre les membres des deux groupes (qui se respectaient et même s'entraidaient, comme avec "I Wanna Be Your Man"), mais une rivalité orchestrée et bénéfique pour les deux entités.

Cette première exposition télévisée et la réaction qu'elle a suscitée ont été fondamentales pour définir la personnalité publique des Rolling Stones, les installant fermement comme l'antithèse rebelle du phénomène pop de l'époque.

C'est au milieu des années 60, après le démarrage de leur succès, que la position de Brian Jones au sein du groupe commence à se fragiliser. Ses problèmes de santé, souvent exacerbés par un mode de vie excessif, et ses difficultés personnelles (comme le fait d'être père de plusieurs enfants sans que cela ne soit largement connu, ce qui ne correspondait pas à l'image attendue d'une rock star de l'époque) ont eu un impact significatif sur son rôle.

Alors qu'il était l'initiateur et le leader artistique des débuts, la fiabilité de Brian diminue. Il est de plus en plus absent des répétitions et de moins en moins impliqué dans l'écriture des chansons – un aspect crucial à un moment où Jagger et Richards sont justement encouragés à composer. Cette vacance du pouvoir a naturellement permis à l'alchimie créative et au leadership de Mick Jagger et Keith Richards de s'affirmer et de prendre le dessus. Ils deviennent alors les principaux compositeurs et le visage public du groupe.

Ses relations personnelles complexes et sa tendance à la dissipation contrastent avec l'image (certes rebelle, mais plus contrôlée) que le management voulait projeter. Ces facteurs ont indéniablement affecté sa concentration et sa contribution artistique.

Paradoxalement, cette période de déclin personnel pour Jones correspond à une explosion créative pour le groupe, portée par le duo Jagger/Richards. Moins impliqué dans la composition, Brian Jones s'est parfois retrouvé à ajouter des touches instrumentales géniales (sitar sur "Paint It Black", marimba sur "Under My Thumb", mellotron, etc.) qui enrichissaient considérablement le son. Cependant, il perdait simultanément la direction artistique globale des Rolling Stones.

Ce glissement de leadership est une tragédie personnelle pour Brian Jones. Mais il a été un facteur déterminant dans la manière dont les Rolling Stones ont évolué pour devenir la force créative dominée par Jagger et Richards, capable de produire des hits planétaires et des albums conceptuels. Sa "disparition" progressive du centre créatif, bien avant sa mort, est une facette sombre mais réelle de l'histoire du groupe.

Cette période charnière de 1963-1964, juste avant l'enregistrement de leur premier album éponyme, représente un véritable point de bascule pour les Rolling Stones. Le groupe est stabilisé, son image de "mauvais garçons" est solidement établie, et ses racines blues sont affirmées. Cependant, les dynamiques internes de leadership commencent déjà à se transformer, posant les bases de la légende Jagger-Richards qui dominera les décennies suivantes, tout en laissant l'empreinte indélébile du génie initial de Brian Jones.

Après "Come On" en 1963, l'année 1964 est marquée par une accélération significative de leur production discographique et de leur succès commercial.

Le Deuxième Single : "I Wanna Be Your Man" (fin 1963)

Comme nous l'avons évoqué, cette chanson a été offerte par Lennon et McCartney. Bien que ce ne soit pas une composition des Stones, elle a été un succès majeur pour eux, atteignant la 12e place des charts britanniques. Ce titre les a véritablement propulsés sousles feux des projecteurs et a démontré leur capacité à produire des succès pop tout en conservant leur énergie brute caractéristique.

Le Premier EP (Extended Play) : The Rolling Stones (début 1964)

Le groupe a rapidement sorti un EP éponyme. Un EP est un format plus long qu'un single mais plus court qu'un album, contenant généralement quatre titres. C'était un format très populaire à l'époque pour capitaliser sur le succès des singles et proposer davantage de chansons aux fans. Cet EP a connu un succès commercial très important, atteignant la 1ère place des charts britanniques. Il contenait des reprises de classiques du R&B comme "Bye Bye Johnny" de Chuck Berry, "Money (That's What I Want)" des Barrett Strong, et "You Better Move On" d'Arthur Alexander. Cela prouvait que, même en reprenant des titres, les Stones avaient la capacité de les transformer et de les vendre massivement.

Le Premier Album : The Rolling Stones (avril 1964)

La sortie de l'EP a préparé le terrain pour leur premier album complet, également éponyme, sorti en avril 1964. Cet album, majoritairement composé de reprises de R&B et de blues (avec quelques compositions naissantes de Jagger/Richards comme "Tell Me"), a été un succès retentissant, atteignant la 1ère place des charts au Royaume-Uni.

Ces sorties successives en 1963 et début 1964 démontrent une stratégie de développement rapide de la part de leur label Decca et une incroyable productivité de la part du groupe. Le succès commercial de ces premiers enregistrements a clairement prouvé que les Rolling Stones n'étaient pas une mode passagère, mais une force musicale majeure avec un immense potentiel.

Le début des Rolling Stones est non seulement fascinant par son histoire — la rencontre fortuite, les personnalités, les premières épreuves — mais il est aussi une illustration parfaite et un reflet direct de l'évolution musicale et socioculturelle de l'époque.

Ils ont su capter l'essence d'un mouvement naissant – le blues et le R&B – le transformer avec leur énergie et leur attitude, et le propulser sur la scène britannique puis mondiale. Tout cela s'est déroulé à un moment où la jeunesse cherchait précisément à s'exprimer et à rompre avec les conventions. Leur ascension n'est pas seulement le fruit du hasard ou du talent, mais aussi de leur capacité à être en parfaite symbiose avec l'air du temps, à incarner une forme de rébellion et d'authenticité que la génération d'après-guerre attendait.

Ils n'ont pas seulement fait partie de cette évolution, mais ils l'ont aussi définie et influencée de manière significative, ouvrant la voie à des décennies de rock. C'est ce qui rend leurs débuts si captivants à étudier.

En 1964, après ces quelques années de genèse et de consolidation, la machine Rolling Stones est lancée. Leur premier album est sorti, ils ont leurs premiers succès, leur image est forgée, et la formation est stabilisée.

Effectivement, à ce moment précis, leur légende ne faisait que commencer. Le chemin à parcourir allait être jalonné de :

▪︎ Succès inouïs : Des tubes planétaires, des albums révolutionnaires, des tournées mythiques.

▪︎ Drames : La mort tragique de Brian Jones, les démêlés judiciaires liés à la drogue, les tragédies lors de concerts.

▪︎ Tensions : Des frictions créatives et personnelles au sein du duo Jagger-Richards, des changements de membres, des défis permanents.

Leur capacité à naviguer à travers ces hauts et ces bas, tout en produisant une musique intemporelle et en maintenant une énergie scénique inégalée, est précisément ce qui a forgé leur légende indéfectible. Ils ne sont pas juste un groupe, mais un phénomène culturel qui a traversé les décennies.
















● Un immense merci à Florianne et Gemini ! Grâce à vous, le voyage dans le temps pour explorer les racines des Rolling Stones n'a jamais été aussi rock'n'roll... et sans risque de se retrouver en 1962 avec une coupe de cheveux douteuse !


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